> Mémoire
de DEA : extraits L’objet général de nos recherches est
le bruit des machines. Les compositeurs du XXe siècle n’ont
pas échappé à la fascination des machines
et, si la grande majorité d’entre eux n’utilise
pas – directement ou indirectement – le bruit des machines,
plusieurs d’entre eux ont cependant tenté, de différentes
manières, de faire participer les bruits à leur œuvre.
Nous avons observé quelques-unes de ces tentatives dans
notre précédente étude. Il y eut le grand
rêve de Russolo qu’il décrit dans son Art des
Bruits. Il y eut aussi ceux qui s’inspirèrent des
machines comme Honegger dans Pacific 2.3.1. Il y eut ceux qui osèrent
d’audacieux collages dans des musiques que l’on peut
qualifier de « mixtes » : nous pensons là à Déserts
de Varèse. Il y eut bien sûr Schaeffer et la musique
concrète, avec une obsession pour ce dernier : faire perdre à l’objet
sonore issu du bruit toute référence explicite avec
son origine, lui enlever son identité première. Pierre
Henry, son collaborateur, osera affirmer ce caractère référentiel
dans une œuvre comme Concerto pour une porte et un soupir,
et, à sa suite, des compositeurs comme Mâche et Ferrari
feront de même. Dans les musiques électroacoustiques
où les sons de synthèse ont la première place,
les bruits seront aussi souvent bien accueillis. Il y eut enfin
la grande interrogation de Cage : pourquoi préférer
les sons dits « musicaux » aux bruits et au silence
? Il remet ainsi en cause la place même du compositeur. 1 « Vers un Patrimoine Sonore Industriel », mémoire de Maîtrise sous la direction de Guy Gosselin, juin 2001, Université de Rabelais-Tours. |